Aucun message portant le libellé cinéma québécois. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé cinéma québécois. Afficher tous les messages

2.21.2012

Nuit #1 - Anne Émond

Distances et attractions

Clara et Nikolai se rencontrent dans un rave. Ils se rendent chez lui et font l’amour, impatients, dès que la porte de l’appartement se referme. Ils s’arrêtent après un moment; elle doit utiliser les toilettes. Elle se voit dans le miroir. Ils reprennent et elle ne jouit pas. Ce n’est pas grave, lui dit-elle.

Suit alors une série de monologues déclamés sur le ton propre au partage de l’intimité. Le dialogue affecté des deux amants tient tant du fait qu’ils ne se connaissent que depuis quelques heures qu’à la théâtralité appuyée de la mise en scène. Les performances orales s’alignent, ponctuées d’interactions brèves, comme un montage de témoignages vidéo qui montre l’individu par rapport à lui-même, incertain d’être entendu.

S’ils ne s’entendent pas, leurs corps se sont vus et touchés dans une première scène presque muette d’une remarquable et véritable intimité. Ils seront pourtant incapables de trouver le souffle d’âme qui leur évitera de briser, de leurs discours maniérés, leur relation naissante. Anne Émond cadre avec sincérité le théâtre des distances et fait du cinéma un spectacle stylisé.

Les enfants récitant des poésies en fin de film recentrent le film sur une parole portant une culture, propice au rapprochement, plutôt que sur des mots, agents de l’isolement.

11.27.2009

Initiative


“Par ailleurs, le président d'Alliance Vivafilm [Patrick Roy] a annoncé son intention de créer un programme de stage en distribution de films à l'intention des étudiants en cinéma, communication et marketing des universités. Il souhaite aussi mettre sur pied un programme de diffusion de films québécois dans les institutions scolaires.”


Cyberpresse . Marie-Claude Girard . 27.11.9 . Article entier .

C’est le genre d’initiatives qui pourrait permettre au marché et aux systèmes de diffusions du cinéma au Québec et de films québécois de trouver des formes qui conviennent mieux à leurs spécificités – public réduit, résolument tourné vers des intérêts différents que ceux du public général du cinéma américain. Il semble être si difficile aux producteurs, distributeurs et diffuseurs québécois de se détacher du modèle américain. Pressions économiques sûrement. Un petit manque d’initiative peut-être.

Patrick Roy parle aussi de projections tests et de script-doctors… se tourner vers le public visé – reconsidérer des méthodes empruntées qui ne sont peut-être pas les plus convenables – semble être une bonne direction à prendre. Et pourquoi pas y voir un premier pas à l’aveugle, tout à fait inconscient, vers un résultat beaucoup plus poussé : une idée d’interactivité, une expérience redéfinie…

9.24.2009

À LIRE

Mortes tous les après-midis

par André Habib

et

Le cinéma qui nous veut du bien

par Nicolas Renaud

dans Hors Champ 

À propos de la léthargie cérébrale de la critique et de la production de cinéma québécois profitant aux logiques de marché. Avec Polytechnique de Denis Villeneuve pour exemple. L’enjeu est d’autant plus important avec ce film du fait qu’il touche à un événement important de la mémoire collective. Au contraire d’autres coquilles vides auxquelles on pourrait reprocher de ne pas travailler le corps de l’identité québécoise, ce film en annule un de ces éléments constitutifs.

Dommage que les propos toujours lumineux tenus dans cette revue électronique tombent quasi systématiquement dans les abysses alors qu’ils tentent sans détours de secouer les divers actants du cinéma, qu’ils soient créateurs, critiques, producteurs ou spectateurs.

Polytechnique . Denis Villeneuve . 2009 . Alliance Vivafilm