6.25.2009

L'Heure d'été . Olivier Assayas

C’est un anniversaire de plus pour Hélène, âgée de 75 ans, et ses trois enfants adultes, Adrienne, Frédéric et Jérémie, accompagnés de leurs familles respectives. Réunis dans leur maison d’enfance ils lui offrent des cadeaux qui la déçoivent, tentent d’éviter de parler de la mort et discutent de marché mondialisé et de leurs carrières respectives. Hélène décède. Il faut diviser le lègue.


On s’attend suite à cette prémisse assister au resserrement des liens de sang et il en est tout le contraire. Les trois enfants sont déjà ennuyés lors de l’anniversaire de leur mère et sa mort leur donnera l’excuse pour couper tous les ponts. Il ne sera question dès lors que du lègue matériel de la défunte. La valeur marchande prend le dessus sur celle affective que les personnages donnent à l’héritage. Seul Frédéric veut résister au désir de son frère et sa sœur de tout vendre. Ils ont une vie professionnelle en expansion aux bouts du monde (Adrienne en Californie et Jérémie à Shanghai). La maison familiale et tout ce qu’elle renferme ne leur est d’intérêt que financier puisqu’ils ne pourront pas en profiter autrement. Frédéric, toujours en France, croyait garder la maison intacte et est bouleversé par la décision d’Adrienne et Jérémie. Il se soumet tout de même et tout est liquidé en vitesse. Ce n’est pas que la sœur et le frère n’aient pas d’attachement sentimental à Hélène. C’est plutôt que la valeur marchande du lègue se présente comme une force sourde et puissante qui balaie tout autre intérêt affectif. Même Frédéric, pourtant en charge de la liquidation des biens, est absent ou ne donne que très peu d’efforts pour disposer de l’héritage. La volonté de tout vendre et de larguer tout attachement affectif ne vient pas des personnages mais plutôt d’elle-même, comme un vœu inconscient et collectif de société.


Du fait, les personnages des trois enfants laissent indifférent. La seule qui semble retourner un amour profond et senti pour Hélène est Éloïse, la bonne les ayant servis depuis toujours. Elle est mise en distance, inconsidérée. À peine lui donne-t-on un vase que tout le monde croit sans importance. L’ironie du sort voudra que cette pièce aurait pu s’avérer d’une grande valeur si jointe à un autre morceau. Mais encore, personne n’y porte attention si ce n’est Frédéric qui n’aura pas la force de le lui reprendre comme il n’en a pas eu pour affronter son frère et sa sœur. Lorsque lui et sa femme déambule au Louvre acquéreur d’une grande partie des œuvres vendues par la famille, tout ces objets se vident d’intérêt, se trouvent comme stérilisés. Lorsqu’ils portent leurs regards sur l’un des vases, force est de constater que c’est le vase d’Éloïse qui conserve le plus de valeur.


Et les petits-enfants sont carrément expulsés. Ils n’ont pas d’affaires dans la mort d’Hélène. Et quand ils investissent tout l’espace filmique, c’est aussi pour s’approprier la maison familiale, une dernière fois et en faire un lieu de débauche adolescente. Aucun respect pour la postérité ? De qui l’auraient-ils appris de toute manière ? Pourtant, la fille de Frédéric, à la toute fin du film et à la surprise générale, émet une opinion enfouie : elle regrette la vente de la maison. La prise de possession de la demeure familiale par les adolescents prend alors une autre allure. Il ne s’agit pas d’un exemple de la dépravation de la jeunesse résultant de la génération qui la mise au monde. Ils ne peuvent réparer les tords de la génération qui les a mise au monde mais ils peuvent s’en approprier les vestiges et se construire un avenir qui leur est propre et plus humain… Peut-être ?

6.23.2009

The Auteurs . Juin

The Auteurs

Ce mois-ci on nous ofre une sélection de palmes cannoises...


... et de restauration de 4 films de cinémas du monde menées par la World Cinema Foundation.



Si vous ne connaissez pas déjà ce site Internet développé par la maison de distribution dvd Criterion, n'hésitez pas à allez vous y inscrire. C'est gratuit.

On y donne accès à une quantité sans cesse grandissante de longs et courts métrages de cinéma du monde en streaming. La qualité est acceptable d'autant plus pour les titres offerts gratuitement à chaque mois. Sinon, au plus cher 5$, vous pouvez commander des films difficiles d'accès. Vous pourrez même obtenir un rabais s'il vous vient ensuite l'envie de commander le coffret dvd par Internet via le site de Criterion.

Seul bémol, le détenteur canadien des droits d'une grande partie des films offerts n'a pas encore lancé une version canadienne de la plateforme et ne semble pas y être intéressé. Résultat: une fraction des films présentés par The Auteurs sont disponibles en streaming dans notre région. Ils mettent par contre beaucoup d'efforts pour offrir un choix de plus en plus diversifiés aux utilisateurs hors U.S. Vous pouvez vous prononcer sur leur forum dans un sujet lancé par les administrateurs de la plateforme concernant l'éventualité d'une plus grande accessibilité pour les utilisateurs canadiens.

Birth . Jonathan Glazer

Rassembler les morceaux diffus

Répertoire audiovisuel Québec / (+)

Peut-être prend-t-il du temps avant que de telles initiatives prennent forme. Il reste que venant de la Cinémathèque on le regrette rarement. Un répertoire du genre pourra rassembler les morceaux diffus de la cinématographie québécoise à travers la toile et notre mémoire.
Il faut espérer que la nouvelle plateforme ne deviendra pas une machine à complaisance et qu'elle saura vivifier et affirmer la présence du cinéma québécois. Il faudra par exemple ne pas se limiter à la description détaillées des productions audiovisuelles mais aussi des différents acteurs qui y ont participer (réalisateurs, producteurs, maison de production, distributeurs, scénaristes, acteurs, investisseurs, etc.) Il faut que ce deviennent un outil concret pour le présent et le futur.